Nuits bleues.


 Je les attends autant que je les redoute ces nuits bleues, ces nuits du désir contenu ou interdit ces nuits de frustration choisies ou imposées.

J'en entends des discours sur le latex et ses plaisirs de seconde peau, mais imagine-t-on à quel point ce plaisir peut être poussé jusqu'aux limites du supportable.

J'aime dormir en latex, pas simplement un boxer ou un petit teeshirt, non j'aime dormir en catsuit intégrale, le corps totalement enfermé dans la combinaison et parfois avec les gants et la cagoule. J'aime faire l'amour en latex et garder ma tenue le reste de la nuit, prolonger le plaisir dans mes rêves, sentir le corps chaud de ma partenaire, rester dans la moiteur de nos liquides partagés.

Mais parfois la nuit prend une forme inattendue; c'est une nuit bleue. 

Il y a une semaine à la demande ma compagne j'enfilai une catsuit, une de celles que j'aime, moulante et intégrale métallique bleue pétrole. Aisé et confortable c'est un parfait playsuit. Je l'attends une partie de la soirée puis dans le lit mais elle me dit vite que nous ne ferons pas l'amour ce soir, que je ne la toucherai même pas, par contre elle souhaite que je reste enfermé dans mon latex toute la nuit, sans prendre d'autre plaisir que celui d'être dans du latex.

Puis hier l'intensité des quelques jours passés prend un autre tour. J'enfile la même tenue que celle qui était restée là, sur le pied du lit, orpheline de la nuit précédente presque tiède encore. Elle consent cette fois aux caresses jusqu'à sa propre jouissance, je retiens le mien mais alors que je m'apprête à la prendre elle m'interrompt soudain.

Son plaisir accompli je devrais encore retenir le mien peut-être jusqu'au lendemain ou plus tard encore. Je ne la toucherai plus et je ne me caresserai plus, tendu dans l'excitation de la jouissance retenue jusqu'alors et désormais impossible.

Je sais qu'elle entend mon désir et qu'elle entend l'exciter encore, elle sait que je brule au moins d'achever dans le latex intégral mon plaisir inassouvi, et cette fois interdit; alors comme la précédente fois commence la nuit bleue.

Je rêve dans un demi-sommeil de lieux étranges où je divague, j'entends le crissement de mon armure souple de latex à chacun de mes mouvements. Je ressens sa caresse à chaque frôlement, mes nerfs semblent achever leurs terminaisons dans cet exoderme sensible. Tantôt j'ai chaud et puis froid, le latex me dévore et m'empêche de dormir puis m'assomme d'épuisement.  Je me réveille soudain au contact de ses cuisses chaudes, je me contiens entre deux mondes, aux premières lueurs du jour le reflet du latex accentue ses reflets azurés de cobalt sombre. J'ai envie de me laisser aller aux fantasmes. Je la vois arracher ma tenue dans un gémissement de plaisir pour à la fois m'en libérer et m'en frustrer davantage dans cette aurore fiévreuse et caoutchoutée.




Invitation au grand soir.

 Je ne sais pas si c'est un effet du confinement mais jamais on 'a autant investi dans le latex que ces dernières semaines. Et à coté de cela dans les nouveaux produits numériques; car quitte à rester chez soi, voyager moins ne plus faire de soirées fetish, limiter les shoots; autant réinventer ce qui peut l'être; c'est bon pour nous et si ça l'est un peu aussi pour d'autres alors pourquoi s'en priver.

On a déjà essayé de courtes vidéos avec plus ou moins de bonheur car la technique n'est pas encore là et tout s'apprend et quand je vois certaines productions de vidéos fetish je pense que l'on peut y arriver aussi.

On va commencer modestement tout le monde ne s'appelle pas Latex Lucy ou Bianca Beauchamp mais autant mêler le plaisir au plaisir; et puis je vous avouerai que l'on a pas mal d'idées en tête toutes aussi salace les unes que les autres. 

Ca fait du bien et pas qu'au corps.

Je sais que l'on n'a rien inventé, mais quand même ça manque des vidéos latex comme celles de Valentina par exemple.

On va essayer de faire ce que j'aime du suggestif, peut-être moins selon nos inspirations, seulement pour donner envie de se projeter dans nos fantasmes et certaines collaborations choisies ne sont pas exclues. Commençons sagement.