Je suis plutôt du matin, c'est le matin que j'écris quand tout ce que j'ai ruminé la nuit est encore frais dans mon esprit. En fait, si j'en avais le courage, j'écrirais la nuit entre deux rêves. Un rêve profond puis un autre, mi- éveil, entre érotisme et fantasme ou autre fantaisie.
Malgré toutes les apparences, l'envie d'écrire est intacte et peut être salvatrice.
Le ciel était clair et chaud ce matin quand j'ai ouvert les volets d'une grande maison qui ressemble à la mienne sans vraiment être semblable. Un lieu familier que j'ai reconnu comme le mien, habité de personnes que je connaissais, comme cette jeune femme qui était forcément ma compagne et qui pourtant ne lui ressemble pas.
Je la rejoignis dans le jardin, une petite fille jouait sur la terrasse. Elle me tendit un verre d'orangeade en souriant. Tout semblait naturel et me plongeait dans un certain malaise ; je n'étais pas chez moi.
Cette maison, je l'avais habitée il y a plusieurs années, cet enfant ressemblait a mon premier enfant, et cette femme avait les traits en plus juvéniles et plus avenants de ceux de mon ex-femme. C'était elle et ce n'était pas elle comme si tout était entouré de brume et d'incertitudes.
Pour moi je n'avais aucun doute, c'était bien moi, plus jeune, une trentaine d'années mais avec toutes mes pensées encore vivaces et fraîches, comme l'odeur et la caresse du latex de la veille. J'étais comme arraché et transporté près de vingt ans en arrière mais avec toute la mémoire de ma vie d'après ; Cette vie que j'avais construite pas à pas, avec des tâtonnements, des échecs mais aussi des réussites.
Cette vie que j'avais voulue en harmonie avec ce que je voulais vivre et que je n'avais pas osé réaliser avant, surtout pour ma vie intime.
Qui ne rêve pas de renverser le temps, mais seulement avec maîtrise contrairement au Benjamin Button de Francis Scott Fitzgerald? Gagner quelques années en arrière, savoir où on a trébuché pour éviter l'obstacle? Avoir la préscience presque divine de son avenir parce qu'on l'a déjà vécu ?
Soudain pourtant je me trouve placé devant un gouffre d'angoisses. Où était cet enfant que j'aime tant et avec lequel je vis maintenant ? Et ma compagne qui m'a tout offert? Pourquoi serais-je soumis à l'obligation de refaire une vie que je ne voulais pas? Tout reprendre… Tout recommencer … En aurais-je la force ?
Un aboiement rauque de mon chien m'a tiré de ce curieux délire, un peu abasourdi, tout m'est resté en mémoire et je me suis dit que je devais vite l'écrire avant le soir. Ecrire, c'est comme une thérapie.
Dans ce blog, j'ai toujours aimé les images, j'ai choisi celle-ci, qui est un malhabile mélange de deux selfies dont j'ai tenté de faire un montage il a quelques temps. Je suis nul en montage et retouche photo, mais le résultat me plaît pas mal et pour en connaître la raison, il faudra attendre le second billet.
Ce qui est certain, c'est qu'ici ou ailleurs je vais reprendre la plume, avec plus de vérité et moins de filtre, car finalement je n'ai de compte à rendre à personne si ce n'est mes proches que j'aime.
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