J'avais pensé un autre titre à ce billet, comme " tel est pris qui croyait prendre, et puis les vers de Verlaine se sont imposés pour évoquer ce que le poète insinue à mots joliment ciselés. Et quand l'on sait que le plus grand amour de sa vie n'était certainement pas la femme qu'il nomme mais plus surement un autre homme; cela interroge.
Mais trêve de digressions, allons droit au but puisqu'il s'agit bien d'aborder; la pénétration !
Depuis plusieurs semaines ma compagne m'interdit de la pénétrer quand nous faisons l'amour. Enfin quand je dis qu'elle m'interdit de la pénétrer c'est seulement avec cette chose que nous avons entre les jambes et qui fait office du cerveau chez nous, les hommes.
Finalement si elle consent à jouir c'est uniquement de la manière qu'elle désire. je précise immédiatement qu'elle ne m'interdit pas de jouir, cruelle épreuve rien que d'y penser. Non au contraire je dois aussi jouir: soit que je me caresse dans mon latex devant elle soit qu'elle me caresse soit qu'elle y applique un de ces jouets vibrants irrésistible… Je dois jouir après qu'elle ait joui, je dois attendre mais je ne dois pas me soustraire à cet "ordre" impératif.
Je l'implore en général de m'entrebâiller sa porte, je tente de tirer la languette de ce zip désespérément fermé, j'ai envie de la forcer, de la retourner, de lui lier les bras et d'atteindre l'accomplissement de ce que provoque, crescendo, mon excitation. Elle refuse de m'y autoriser.
Finalement je m'exécute, à la fois frustré et heureux de cette frustration. A l'exception d'un certain nombre de mes congénères, je ne suis pas trop de ceux qui forcent les portes qu'on leur interdit. Non seulement je n'ai jamais confondu les " non" avec les "oui" mais je crois qu'il faut souvent que j'entende "oui oui oui" pour assurer ma décision et croyez-moi ce doute intérieur n'est pas toujours un avantage.
Bien que je m'en défende je suis cependant comme la plupart des hommes, je laisse mes désirs l'emporter sur ceux de celle que j'aime. J'aime faire l'amour en latex, sans doute trop. Cela me rassure sur ma seductivité. En lisant un article de Marie Hermann à ce sujet je dois bien convenir qu'il s'agit d'une forme de convention, bien rythmée et finalement bien égoïste. Que savons-nous des désirs mystérieux et angoissants pour nous, des femmes? Nous saisissons par brefs instants de lucidité qu'ils sont bien plus complexes, bien plus riches et subtils et bien plus variés que ce que nous imaginons.
Qui sommes-nous en réalité pour imposer nos dictats à l'autre moitié de nous-même ? Et pourtant, par je ne sais quelle abnégation, elles nous donnent souvent la clé de leur secrètes alcôves, peut-être que ce petit article sera l'une d'elles.
Je joins le lien pour l'article en question et un petit bonus quand j'aurais l'autorisation…
Et j'ai eu l'autorisation.
https://cqfd-journal.org/Penetration-j-ecris-ton-nom